La flèche empoisonnée : une anecdote très laïque du Bouddha historique :
Cette anecdote me parle depuis toujours. Elle est simple, concrète, lumineuse. C’est le moyen qu’utilisa le Sage pour répondre aux questions métaphysiques de l’un de ses élèves, sur le sens de l’existence:
« Suppose, cher disciple qu’un homme soit blessé par une flèche empoisonnée. Quand ses proches amènent le chirurgien, si l’homme refuse de se laisser soigner sous prétexte qu’il veut savoir qui l’a blessé et pourquoi, alors, Mâlunkyâputta, il mourra.
Prenons l’exemple d’une autre personne qui dit refuser, d’adopter la conduite et les enseignements que je prône tant que je ne lui ai pas expliqué ce qu’est l’Univers, s’il est ou non éternel, s’il a ou non une limite ou bien encore quel est son sens? Alors lui aussi, mourra sans avoir de réponse.
Conduire et mener sa vie ne dépend ni d’opinions, ni de concepts, mais du fait que nous naissons, vieillissons, tombons malades et mourrons. J’enseigne comment faire cesser toute forme de souffrance et les causes de la souffrance. J’ai expliqué la souffrance et ses causes. J’ai expliqué la cessation de la souffrance et le chemin qui y mène, parce que c’est utile. Tout cela n’est-il pas plus important pour vivre que de connaitre les origines de l’univers?
Ainsi, cher disciple, si tu veux préserver ton existence, est-il plus utile de retirer la flèche empoisonnée ou de chercher, avant même de te soigner, qui est l’auteur du crime ? »
Que nous dit en creux, cette parabole? Que nous nous comportons très souvent comme cet homme blessé, et que nous nous posons des questions inutiles pour mener à bien notre quotidien.
Transformer chaque « pourquoi » en « comment » et devenir libre des émotions qui nous font souffrir :
Pendant des années la danse absurde des « pourquoi » a vrillé mon esprit, dilapidé mon énergie et m’a conduit au bord d’une forme d’aliénation de ma pensée et de mes émotions. Dans le domaine affectif, les « pourquoi » sont le plus souvent, associés à un sentiment d’injustice, à la plainte, et aux croyances que nous sommes maltraités par l’existence et les autres. On se sent brutalisé, négligé, discriminé par la vie. Victime. Comme si nous étions la cible, unique et privilégiée, de sa fureur. Quel ego, quel narcissisme, quel nombrilisme, quelle importance nous nous donnons, quand nous soupçonnons l’univers de réunir toutes ses forces négatives pour agir contre nous, nous soumettre, et nous mettre à terre. Cette attitude renforce nos tendances conflictuelles et névrotiques, et nous ne percevons que le verre à ½ vide. Un verre qui se vide de plus en plus tant que nous demeurons dans ce positionnement. Nous nous asséchons intérieurement. L’aigreur, la jalousie, la colère, la haine, la violence naissent de cet état d’esprit. À nous de déblayer le chemin qui conduit à nos ressources. Elles sont en nous, à disposition, en permanence, comme nous le révèle notamment l’hypnose thérapeutique. Nous pouvons tous y accéder.
EXTRAIT de mon dernier Livre : Transformations: éditions Jouvence
Nous souhaitons tous suivre un chemin qui nous permet de transformer nos souffrances.
Le vénérable Dagpo Rinpoché transmet sa tradition aux occidentaux, bouddhistes et non bouddhistes, depuis des dizaines d’années en s’adaptant à notre culture et connaissances. Tout comme l’anecdote citée ci-dessus, ses enseignements sont universels.
Soyez bienveillant avec vous-même et vous le serez avec les autres.