Extrait de Transformation de Catherine Barry. Éditions Jouvence
Pessah, Pâques, …., de grandes fêtes de la transformation intérieure
J’ai appris très tôt, enfant, à être vigilante au langage des gestes esquissés pour soi-même ou extériorisés dans nos rapports aux autres. Le corps est geste de la tête aux pieds. Ses mouvements, ses formes, son énergie, ses mimiques, ses positions, tout en lui raconte les joies, les souffrances qui le parcourent. Les gestes sont les messagers de nos états d’âme. Ils expriment la manière dont nous ressentons, percevons, résistons ou acceptons, nos relations avec les autres, nos environnements. Quand nous sommes désaccordés, ils disent nos appréhensions, nos replis, notre méfiance, notre angoisse, notre stress. Y être attentif permet d’instaurer un dialogue fructueux, sensible, avec le corps, et de s’appuyer sur eux pour travailler sur les métaphores qui représentent leurs maladresses, leurs fonctionnements gauches et décalés, les peurs associées….
Pessah, Pâques, sont de grandes fêtes de la transformation intérieure
Dans nos pays de tradition judéo-chrétienne, La nouveau testament et la bible regorgent notamment de modèles, de guides, de héros, aux pouvoirs singuliers. Le geste insensé, inspiré, désespéré, hors-normes, fait par exemple par Moïse pour ouvrir un passage dans la mer Rouge, et sauver son peuple d’une mort certaine, est pour moi, l’un d’entre eux. Il incarne sur un plan métaphorique et thérapeutique, la puissance de tous les possibles, qui sont en nous. Dans la contraction du temps et de l’espace du récit, tout se joue pour Moïse et son peuple, en un éclair. Le prophète se positionne d’instinct au-delà de la raison, de la pensée, de la volonté et de l’émotion, et se laisse emporter par la force du vivant en lui. Il oublie sa personnalité, renonce à ses peurs, fait fi des conventions et de ses croyances pour se poser naturellement au cœur de son humanité. Ses sens synchronisés avec les éléments qui l’entourent, induisent « mécaniquement » le geste qui ouvre le chenal dans la mer. Les obstacles se lèvent. D’infranchissable, la mer rouge devient la possibilité pour Moïse et les siens, d’accéder au changement, de passer de la captivité, de la prison, des tortures, des privations, des humiliations, de l’exil, de l’esclavage, à la liberté d’être ce qu’ils sont, tels qu’ils le sont. Moise est un passeur de vie. Nous le sommes tous mais nous l’ignorons tant que nous demeurons claquemurés entre passé et futur, dans nos peurs, nos émotions, nos pensées, nos envies, nos espoirs…..
Offrez-vous du temps pendant cette période qui réunit symboliquement tant de personnes dans le monde, juifs, chrétiens, musulmans ( ramadan) de méditer sur vos nécessaires transformations. Faites confiance en vos ressources. Et, si vous ne savez pas comment emprunter ce chemin, il est possible de commencer à le parcourir en se faisant accompagner.