La souffrance psychique: la danse folle des pensées

Bonjour,
Nos souffrances psychiques racontent comment nous nous identifions à la danse folle de nos pensées et croyances. Tout commence le plus souvent au cours d’un micro instant T où notre perception, interprétation des faits nous conduit à élaborer une histoire mentale à partir de notre passé et des projections que nous faisons sur une situation donnée qui inclut en général au moins une autre personne. Le schéma classique consiste à se dédouaner de ce qui se passe et à rendre l’autre responsable de tout ce qui fait notre malheur, nos difficultés, nos échecs, nos impossibilités à être heureux. Ces projections se répètent en miroir, à l’infini de nos vies. Mettre fin à ce processus passe notamment par une remise en cause de l’histoire qui a construit le mythe originel de la souffrance la plus prégnante chez nous. Ce qui se fait en incluant l’autre, ressentant, éprouvant, et faillible comme nous. En retrouvant et en partageant une humanité commune, il devient alors possible de communiquer de personne à personne, de recréer du lien, et se faisant de voir se dissoudre naturellement les ruminations, les revendications, les colères.

A partir de ce constat, j’ai beaucoup travaillé sur ce que je définissais autrefois comme  étant des « traumatismes » de mon enfance. Par exemple le sentiment d’abandon que j’éprouvais à cause de mes parents; la certitude qu’ils ne m’aimaient pas, etc. En questionnant et en investiguant une à une ces croyances qui avaient provoquées en moi tant de douleur, je me suis rendue compte que j’avais « interprétée » les faits de manière à « me » créer un statut de victime qui avait justifié à mes yeux bien de mes souffrances, des années durant.

Méditer sur les émotions et leurs antidotes :
Cet exercice aide à transformer en son contraire, en son antidote, une émotion négative que vous éprouvez dans le moment.
Analysez ce qui se passe en vous quand vous êtes sous sa coupe.
Constatez qu’elle agit en annihilant vos possibilités de bonheur, et efforcez-vous de générer son aspect contraire. Cela vous aidera à ne plus entretenir des causes qui génèrent de la souffrance et le malheur.

a-Exemple de la haine, du mépris. Visualisez leurs antidotes, la tendresse, l’amour, et laissez leur énergie vous envahir, vous habiter, jusqu’à ce que vous sentiez plus serein, plus calme.
Si c’est plus facile pour vous, représentez-vous cette qualité sous la forme d’une belle fleur qui s’épanouit au niveau de votre cœur et qui vous apaise.

b-Exemple de la colère : « un seul instant de colère détruit tous les mérites accumulées de vies en vies » disent les maitres bouddhistes. Aussi efforcez-vous de développer un sentiment de pardon, d’amour, d’amitié, de tolérance, de compréhension, envers la personne à l’origine de votre colère.
Si c’est difficile, persévérez. C’est important. Pour vous y aider, visualisez de la rosée qui recouvre votre esprit avec légèreté dès que la colère s’échappe de vous et une sensation de grande fraîcheur qui s’installe en vous, en vous détendant et en vous faisant beaucoup de bien. Ou imaginez votre colère sous la forme d’une fumée noire que vous expulsez symboliquement de votre esprit en expirant. Et, en inspirant, imaginez que cette fumée se transforme en un bel arc-en-ciel. Répétez le processus jusqu’à ce que vous sentiez en paix et décontracté.

c- Exemple de la peur : affrontez vos peurs avec courage et devenez  le héros de votre existence. La peur engendre la plupart des souffrances. S’efforcer de demeurer dans le présent, et ne plus projeter vos angoisses sur les situations à venir, est la seule solution pour en finir avec elle. Personne ne sait de quoi demain sera fait. Alors pourquoi extrapoler ? Le faire ne sert qu’à entretenir vos peurs

Transformer une émotion en allant de la concentration en un point à une vision plus vaste:
a- Le support :
Prenez pour support de méditation par exemple la jalousie. Si vous ne connaissez pas cette émotion, choisissez-en une autre. Le principe est le même.
Partez d’une situation que vous avez vécue et qui a provoqué une importante crise de jalousie chez vous. Détaillez ce qui s’est passé : pourquoi, dans quelles circonstances, ce que cela dit de vos manques, de votre mal être… Ce premier niveau d’analyse peut vous sembler évident, banal, inutile mais il n’en est rien car, en réalité, dans vos relations aux autres, si c’est l’une de vos grandes tendances, il œuvre souvent sans même que vous en soyez conscient. En prendre conscience, c’est en accepter la responsabilité et c’est changer ce qui doit l’être.

b-La motivation :
Quand vous avez terminé de décomposer les mécanismes en jeu, essayez de retrouver ce qu’était la motivation qui vous guidait quand vous avez fait cette crise affective. Si elle avait été correcte, vous auriez été heureux de constater la bonne fortune de la personne que vous avez jalousée. Aussi, réfléchissez à ce que signifie la jalousie, à vos dispositions à vous comparer à autrui, aux sentiments négatifs que cela crée ainsi, en vous.
Pourquoi se compare-t-on en général ?
En apparence pour des raisons qui semblent à voir avec une forme d’arrogance, le sentiment d’être au-dessus des autres, l’impression d’être plus méritant qu’autrui….  En réalité, parce que l’on souffre, beaucoup, intérieurement, de nos manques, de nos peurs et qu’ils s’expriment par une mauvaise perception des choses, des évènements, des personnes….
Ce type de comportement est fréquent chez des personnes qui ne sont pas sures d’elles. Cela n’excuse ni ne justifie leur attitude mais permet de ne pas leur en vouloir quand un évènement les fait réagir et qu’elles se montrent, stupidement, jalouse. Tout cela est à l’origine de votre motivation de départ.
On voit bien ici, clairement, l’importance de développer une intention correcte pour éviter les réactions émotionnelles en chaîne que déclenche la jalousie ; et pour retrouver la nature initiale et sereine de l’esprit.

c- Canaliser l’émotion en se concentrant sur le souffle :
Quand vous êtes confronté à ce type de problème, jalousie, envie, haine, désirs des sens excessifs… efforcez-vous de développer l’attention en un point, sur le souffle par exemple, en inspirant et expirant longuement par le nez, cela canalisera l’énergie de l’émotion.
Si l’émotion est trop intense, alternez pour commencer les phases de respiration courtes-rapides et longues-profondes.
Et, revenez, longuement, à la sensation du souffle quand il entre et sort, au niveau des narines et au-dessus de la lèvre supérieure.
Notez mentalement : « le souffle entre… Le souffle sort… ».
Ou « j’inspire…..  J’expire ».
Puis, visualisez le trajet de la respiration, du nez à l’abdomen en passant par le thorax. Sentez que l’énergie de la respiration pénètre chaque organe, chaque cellule, en les vivifiant et en les nourrissant.
Faites cela plusieurs minutes.

Méditer sur le pardon :

a-Le principe :

Pardonner est très important.
Pardonner ne signifie pas oublier mais refuser d’être habité par des émotions destructrices telles que la colère, la haine, la jalousie, l’envie, qui orientent votre existence dans une direction qui ne vous rendra pas heureux.
Si ces émotions sont là, vous devez les affronter.
Pensez à vos propres comportements, quand vous êtes phagocyté  par la violence d’une émotion, la rancune, la colère, le ressentiment…
Que constatez-vous ?
Que ces attitudes violentes que vous adoptez sont la conséquence d’une grande souffrance !
Que vous agissez ainsi instinctivement par réaction.
Que c’est automatique, plus fort que vous.
Que vous manquez de réflexion et de discernement.
A L’origine de toute émotion conflictuelle, se trouve une grande souffrance qui provoque en vous des réactions de colère, de haine, du ressentiment. C’est aussi la souffrance qui engendre ces mêmes réponses chez ceux que vous considérez comme vos ennemis.
Si vous admettez ce processus pour vous, vous devez l’accepter pour autrui.Visualiser ses « ennemis » :

Listez les personnes à qui vous en voulez, parce qu’elles vous ont blessées ou fait du tort.
Clarifiez les raisons pour lesquelles vous ne leur avez pas pardonnées?
Analysez les mécanismes à l’œuvre.
Visualisez-les.
Choisissez-en une avec qui faire cet exercice.
Essayez de vous mettre à sa place, cela vous aidera à relativiser, et à accepter, progressivement, son comportement.
Imaginez que vous lui parlez, que vous lui dites que vous la comprenez, et pardonnez-lui.
Dans tous les cas, que vous soyez ou pas responsable de cette situation, essayez de communiquer avec elle et d’aplanir les choses.
Cela vous permettra de ne pas garder en vous une rancune extrêmement couteuse en énergie.
La rancune est un poison qui fatigue et ne rend  personne heureux.

Méditer sur le bonheur des autres : l’échange :

  1. Le principe :

Cet exercice se fait soit dès le début du travail que vous entreprenez sur les émotions si vous le faite en visualisant des personnes proches de vous. Soit, après avoir transformé vos émotions négatives, si vous souhaitez inclure des personnes avec qui vous êtes en conflit.
Réaliser cette pratique basée sur les échanges psychiques existants entre vous et la ou les personnes que vous avez choisi de visualiser, aide à comprendre, sans les juger, certaines de leurs réactions et actions et à éprouver de l’amour et de la compassion envers elles. Ou, à défaut, plus de tolérance et de respect. La relation d’interdépendance qui existe entre tous les êtres, et tous les phénomènes, vous permet ainsi de partager avec autrui des qualités telles que la bonté et la générosité.

a-La méthode :

Commencez en songeant que vous êtes un canal, neutre, bienveillant.
Concentrez-vous sur la respiration.
Quand le calme et la détente se sont installés en vous, visualisez la personne avec qui vous voulez procéder à cet échange psychique, de manière claire et précise, comme si elle se trouvait devant vous.
Examinez en détail la relation que vous entretenez avec elle.
Essayez de vous mettre à sa place.
Si c’est quelqu’un de proche et qui souffre, éprouvez pleinement le chagrin, la tristesse, qu’elle ressent. Sans vous identifier à elle mais en visualisant ce qu’elle ressent, sous la forme d’une lumière noire qui l’entoure.
Inspirez ensuite symboliquement cette lumière noire. Visualisez-la arriver jusqu’à votre cœur où elle se transforme en une magnifique lumière blanche que vous exhalez vers la personne que vous visualisez. La lumière l’entoure.
Recommencez une dizaine de fois.
Concluez cet exercice en visualisant que vous prenez sur vous les souffrances de vos proches. Puis, des gens avec qui vous avez de petits conflits. Puis, des individus avec qui vous avez  des problèmes plus sérieux. Et, terminez en essayant de ressentir respect, tolérance, amour et compassion pour l’ensemble des êtres humains.

b-Variante :

Imaginez que la lumière noire qui entoure la personne, se transforme en un magnifique arc-en-ciel au niveau de votre cœur. Et, qu’il diffuse ensuite jusqu’à elle en transformant sa souffrance en joie.
Faire cet exercice plusieurs fois.
Finir en  lui envoyant des pensées d’amour, de compassion….

c-Variante :

Si vous visualisez quelqu’un envers qui vous éprouvez un fort ressentiment, essayez de vous rendre compte que les émotions conflictuelles qui se lèvent en vous sont tout autant dommageables pour vous, que pour l’autre, que vous les subissez et qu’elles transforment, indirectement, les relations que vous avez avec les autres.
Puis, commencez l’exercice en expulsant, tout d’abord, chaque émotion conflictuelle que vous ressentez, comme s’il s’agissait d’une énergie noire, qui réside en vous et qui vous vampirise.
Pensez : « par la narine droite, j’expulse la colère que je ressens ».
Songez ensuite : « par la narine gauche, j’expulse toutes les émotions qui sont suscitées par mon attachement aux choses. »
Puis, dites-vous mentalement, « j’expulse, par les 2 narines en même temps, toutes les énergies conflictuelles qui sont en moi et qui sont dues à l’ignorance. »
Faire cet exercice trois fois.
Sentez la paix, l’harmonie, la sérénité se répandre en vous et autour de vous.
Faites ensuite la première partie de l’exercice comme décrit au-dessus.
Et, concluez en dédiant cette méditation au bonheur de tous les êtres.


Méditer en mangeant :
Nous avons perdus l’habitude de nous nourrir quand nous avons vraiment faim. Il convient donc, avant de le faire, de s’interroger, sur les motivations, habitudes, peurs, angoisses, qui nous incitent dans le moment à nous poussent à nous alimenter. Cela vous permettra de prendre conscience que vous pouvez retarder le moment où vous passez à table et réduire les quantités absorbées. C’est l’une des clés qui conduit à en finir avec les boulimies et avec les régimes.
Installez-vous dans un endroit calme, éteignez votre mobile et respirez profondément.
Observez ce qui se passe dans votre esprit quand vous croyez avoir faim.
Acceptez sans restriction les émotions qui se présentent à vous.
Plongez à leur rencontre, que cela soit agréable ou pas, afin de ne faire qu’un, avec.
Listez-les: mésestime de soi, jalousie, colère, violence, angoisse, culpabilité ou…. Faim réelle!
Demandez-vous si ces énergies vous caractérisent, ou, pas ?
Observez comment elles vous manipulent et orientent vos comportements.
Décortiquez une à une vos sensations afin de lâcher prise avec vos anciens schémas de comportements et construire de nouveaux rapports à la nourriture qui développeront votre respect pour vous-même et les autres.
Si une émotion négative vous submerge, prenez le temps de vous poser, de respirer tranquillement et de la laisser exister au lieu de vouloir lui échapper ou de tenter de la réparer, ici, par de la nourriture. Si vous voulez qu’elle cesse de vous obséder, vous devez vous en occuper, la comprendre, en faire une amie. En cessant de la rejeter, vous en deviendrez libre.
Enfin, pensez aux conditions qui ont permis que la nourriture arrive jusqu’à vous. Prenez conscience, que vous êtes non seulement reliés, mais également dépendant du reste de l’Univers.
En procédant ainsi avant de passer à table par exemple si vous avez des difficultés à vous restreindre sur le plan des quantités, non seulement vous apprécierez plus ce que vous mangerez mais vos portions se réduiront, et vous vous sentirez plus en lien avec la réalité du monde.

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