Guéshé Yonten Gyatzo, un très grand maître et érudit tibétain de la tradition Gélugpa, vous parle aujourd’hui de l’amour et de la compassion dans le bouddhisme. Des qualités de cœur dont nous avons particulièrement besoin à notre époque. Et, un sujet qu’il connaît bien puisque malgré plus de vingt années passées dans les camps chinois où il a subi notamment tortures, humiliation et privation alimentaire, il est toujours demeuré attentif à développer ces qualités et à ne pas éprouver de la haine pour ses geôliers.
Extrait :
Guéshéla, est ce que vous pouvez expliquer, à nous Occidentaux qui ne comprenons pas souvent très bien ce genre de nuance, ce qu’est l’amour sans attachement ?
G.Y.G. : Très souvent il y a des mélanges et il n’est pas toujours si simple de pouvoir distinguer l’amour d’un côté et l’attachement de l’autre. La définition, on pourrait dire presque la théorie, c’est que, quand il s’agit d’amour, c’est qu’on se rend compte que l’autre personne ou les autres personnes ne peuvent pas expérimenter le bonheur auquel elles aspirent et l’amour consiste à vouloir le bonheur d’autrui. De même que la compassion consiste à souhaiter qu’autrui n’ait plus à souffrir. En revanche quand on s’aperçoit que, ce que l’on recherche c’est, non pas tellement le bonheur de l’autre, mais plutôt son propre bien être, son propre plaisir, même s’il peut y avoir une part d’amour et de compassion dans la relation qu’on a avec l’autre, là on peut être également sûr qu’il y a une part d’attachement. Dès lors que cette recherche de bonheur personnel, de plaisir personnel est présente, c’est qu’il y a apparition de l’attachement. Mais si on arrive à cultiver amour et compassion, non plus vis-à-vis d’une ou deux personnes ou même d’un groupe d’êtres pris en particulier, mais vis-à-vis de tous les êtres sans exception, il n’y a plus aucun danger d’attachement.
Guéshéla, est ce que vous pouvez conseiller aux personnes qui vous regardent aujourd’hui, quelque chose à faire ou à pratiquer ou une pensée à avoir tous les jours et qui puisse les aider à mieux vivre ?
G.Y.G. : Partant de la constatation qu’au fond tous les êtres sont sur un plan de totale égalité, en ce sens que n’importe quel être n’a qu’une envie, c’est d’être heureux et de ne pas avoir à souffrir, il me semble que l’idéal, ce serait que, dans toutes nos activités de la vie quotidienne ou autre, nous ayons toujours présent à l’esprit d’essayer d’accomplir un acte, une œuvre qui soit bénéfique pour tous. Et ce, quelle que soit l’activité que nous serions en train d’entreprendre, c’est-à-dire c’est vrai évidemment sur le plan religieux, mais même dans le monde tout à fait ordinaire. Par exemple en ce qui concerne nos activités professionnelles, que nous soyons un scientifique ou un éducateur, quelles que soient nos activités, je pense que si nous nous rendons compte que les êtres ont finalement les mêmes besoins, les mêmes aspirations que nous, et que du coup, nous orientons ce que nous faisons de manière à ce que ça puisse être utile et bénéfique à tous, je crois que ça ne pourrait entraîner que des résultats excellents et pour les autres et pour nous-mêmes et, en tous cas, à titre personnel, je suis persuadé que c’est de cette manière que nous pourrions être enfin beaucoup plus heureux.
Je vous propose de découvrir sa biographie dans Anecdotes Bouddhistes, le blog de Marie-Stella Boussemart, à lire absolument si ces sujets vous intéressent et vous questionnent.
https://anecdotesbouddhistes.blogspot.com/2015/02/pour-faire-connaissance-avec-geshe.html
Prenez-soin de vous et du monde
Merci Catherine de m avoir partagé ce courriel et cette vidéo de voix bouddhistes . J accueille ces informations avec une immense joie à chaque fois. Connexion assurée directement pour moi dès l écoute de ces grands lamas tibétains. Vous êtes là personne qui m a reconnectée à tous cette spiritualité qui m a construite depuis jeune adulte et me rend compte que cela fait partie intimement de moi. Merci Catherine. Bonne journée à vous. Nathalie
merci à vous chère Nathalie pour ce mot qui me touche beaucoup.
j’ai la chance d’être très modestement une passeuse entre nos maîtres et ceux qui les écoutent notamment dans ce programme.
Nos existences sont faites d’impermanence et d’interdépendance entre nous tous.
Que votre chemin soit serein