Bonjour,
Il fut un temps, pas si lointain, où le bouddhisme et surtout le DaLai Lama étaient à la mode en Occident. Cela commença quand Tenzin Gyatso reçu le prix Nobel de la paix en 1989 et continua jusqu’en 2008 environ. En 1997, un célèbre magazine hebdo titrait même: la France compte désormais plus de 5 millions de sympathisants bouddhistes!
Tout étant par essence impermanent, soumis au changement et toute mode étant par définition éphémère, depuis une 12 aine d’année une autre mode est apparue dans nos pays: la pratique de la méditation et de plus en plus de personnes sont devenues des as de la méditation laïque. La méditation sauve de tout, guérit de tout, du stress, de la dépression, apprend à être un bon mari, amant, maîtresse, manager, parent, cuisinier….. En clair, elle est le nouveau Graal de notre société. Toutes les classes sociales, générations, peuvent donc essayer de mener grâce à elle une existence non-violente, sereine, apaisée, dans la bienveillance et l’amour! La réalité est un peu différente. D’un côté, il y a la méditation qui est un nom générique et qui regroupe un ensemble de méthodes codifiées de bien-être, destinées à diminuer angoisse, stress, à renforcer nos capacités, etc. Ces formes de méditation s’apprennent souvent pour le grand public dans des bouquins, avec l’aide d’applis ou grâce à des enseignants spécialisés. Et, il y a la médiation bouddhique qui propose une confrontation sans concession au réel. Pour cela, le Bouddha a enseigné que nous devons nous exercer à:
-
développer une vision juste qui allie vérité relative et vérité absolue (réalité relative et réalité absolue).
-
analyser de manière factuelle chaque expérience, pensée, sensation, tout ce que nous vivons. Les faits rien que les faits pour prendre conscience que tout est impermanent et vacuité dans ce monde qui apparaît comme solide et pérenne à notre esprit « ordinaire ».
-
méditer instant après instant. Ici méditer est une prise de risque, une façon de sortir de sa zone de confort pour découvrir qui nous sommes vraiment. Ce n’est pas une méthode pour aller mieux psychiquement ou physiquement. La méditation débouche sur une vision de la réalité qui nous confronte au monde tel qu’il est, pas tel que nous le jugeons, le projetons, l’imaginons, voulons le penser. L’utilisation des kōans par exemple, absurdes, énigmatiques et paradoxaux permet au pratiquant de s’exercer à cette forme de méditation en allant au-delà de la logique habituelle.
-
pratiquer la non-violence à son plus haut niveau avec équanimité envers tous les êtres y compris soi-même Cette forme de non violence permet la tolérance, et la pleine acceptation et l’amour de soi et de l’autre….. il n’y a pas de différence entre les êtres. Peu importe leur apparence. L’apparence ne dit rien de la profondeur de l’expérience d’un être. Cette forme de méditation rend libre de toute croyance. Elle permet de ne rien croire aveuglément mais d’expérimenter ; de décrypter et d’analyser les concepts pour en devenir libre;…. Etc…. Le bouddhisme originel n’a jamais été là pour rassurer, assister ou maintenir dans un statut de victime les humains que nous sommes mais pour leur permettre de se libérer, par eux-mêmes, de toutes les formes de souffrance en utilisant différentes méthodes. La méditation n’est que l’une d’entre elles.