bonjour à vous,
La révolution du cœur est enfin possible! Ce slogan que nous devons à la maman de Matthieu Ricard, Yahne Le Toumemin, est enfin d’actualité. Dans leur dernier livre, nos 3 amis en quête de sagesse nous invitent à suivre cette attitude provocante pour notre époque.
Voici un extrait de ce que je vous propose dans Lyon Capitale:
Vous vous demandez régulièrement, quel est le sens de votre existence, comment devenir un meilleur être humain, être utile, mieux aimer ceux qui vous entourent, ou bien encore, que faire avec votre souffrance… et, bien, contrairement à ce que vous pourriez penser, EUX AUSSI ! Eux, ce sont, le moine Matthieu Ricard, le psychiatre Christophe André et le philosophe Alexandre Jollien, 3 personnalités très différentes qui sont des références, des exemples à suivre, pour un nombre considérable de personnes, dans le monde. Dans cet ouvrage, de presque 500 pages, « 3 amis en quête de sagesse » (Editions l’Iconoclaste-Allary Editions), vous découvrirez comment chacun fait face à la souffrance et aux provocations de l’ego et, au-delà de ce qui les spécifie, combien leur souci de l’autre et leur volonté de s’accomplir au plus près des valeurs auxquelles ils adhèrent, les réunissent et leur servent de repères, au quotidien. Ce livre dense, joyeux, authentique, exigeant, en dévoilant sans concession, la vérité de ces 3 êtres, éclaire, en creux, la nôtre, et nous montre les voies que nous pouvons suivre pour conjuguer, instant après instant, les mots responsabilité, liberté, amour, et bienveillance. …..
MR : Quel est le sens de la vie d’un être humain ? Beaucoup de personne ne trouvent pas de sens à leur existence… que leur conseiller pour changer les choses ?
La question n’est pas tellement de savoir si la vie a un sens, mais plutôt quel sens nous pouvons donner à notre propre existence. Si l’on essaie sincèrement, jour après jour, année après année, de devenir un meilleur être humain, c’est sans doute la meilleure façon d’accomplir simultanément le bien d’autrui et le nôtre. Il n’y a rien de plus satisfaisant que de consacrer une grande partie de son temps au service des autres.
Cela peut bien sûr se faire de toutes sortes de façons, en se comportant de façon décente les uns envers les autres au travail, dans la société, dans notre famille. Cela peut se faire aussi en contribuant à augmenter nos connaissances par la réflexion philosophique et par la recherche scientifique. Cela peut se faire, enfin, en soulageant la misère d’autrui dans la mesure de nos capacités.
MR : L’amour bienveillant est au centre de cette pratique… Est-ce que le pratiquer serait la solution pour opérer cette nécessaire « révolution du cœur » si nécessaire pour donner du sens à notre vie?
Toutes les qualités dont nous avons le potentiel ne peuvent atteindre leur point optimal sans que nous les cultivions. Personne n’est né en sachant lire et écrire, ou jouer aux échecs. Pour que la révolution du cœur se produise, pour que nous allions vers une société où l’on met davantage l’accent sur la coopération et la solidarité, nous devons commencer par nous transformer nous-mêmes. C’est ce qui nous permettra ensuite de transformer nos cultures et, par voie de conséquence, nos institutions.
AJ : Quel est pour vous le sens d’une vie d’homme ?
Le métier d’homme est difficile. Voir ces deux grands frères pratiquer, en live, m’a conforté dans l’idée que nous pouvons tous nous transformer. C’est un formidable message.
Ce qui m’a frappé chez Matthieu c’est sa grande et exigeante détermination à consacrer sa vie, pleinement, à la spiritualité ; et à vivre à chaque instant, en cohérence, avec les principes du bouddhisme. J’ai compris combien y parvenir, est un pas décisif sur ce chemin et donne du sens à une existence. A ses côtés, j’ai appris l’importance de ne pas faire de consensus avec moi-même ; à ne pas être laxiste avec moi-même.
Avec Christophe, j’ai appris l’importance de faire des exercices quotidiens sur la gratitude, la gentillesse. La sagesse consiste aussi à s’entraîner à faire de petits exercices spirituels pour être moins centré sur soi-même, plus ouvert aux autres, plus généreux, et changer d’état d’esprit…. Ce qui fait beaucoup, beaucoup, de bien….
CA : Quel est, selon toi, le sens de la vie d’un être humain ?
Celui que nous lui donnons ! Ce n’est pas une boutade : si nous ne prenons pas la peine de réfléchir à ce sens, il n’existera pas, nous serons juste le jouet des influences de notre passé et de notre présent.
Nous partageons tous les trois les mêmes valeurs, et souhaitons justement donner du sens à notre vie, vers plus d’équilibre intérieur, de discernement et d’altruisme. Matthieu a quelques longueurs d’avance sur Alexandre et moi, et nous nous inspirons beaucoup de lui, de notre mieux !
CA : Beaucoup de personne ne trouvent pas de sens à leur existence… que leur conseiller pour changer les choses ?
Précisément ce dont nous venons de parler : prendre le temps, sinon chaque jour du moins régulièrement, de se demander : « est-ce que je suis dans la bonne direction ? Est-ce que, depuis un mois, un an, il me semble que je me rapproche, même doucement, même lentement, des valeurs qui m’importent, du sens que je veux donner à ma vie ? »
MR : Tout cela montre bien dans le livre, l’importance d’apprendre à devenir un bon être humain… Et la nécessité de faire des choix, en conscience et en responsabilité, pour y parvenir…
Mais j’insiste, beaucoup ne s’en sentent pas capables ?
Quel que soit notre point de départ, nous avons tous un potentiel de transformation. Rien n’est gravé dans la pierre. Pour prendre un simple exemple, celui de la pratique d’un sport ou d’un instrument de musique, nous ne deviendrons pas tous des champions ou des virtuoses, mais il est certain qu’en nous entraînant nous progresserons et pourrons jouer décemment d’un instrument de musique. Il en va exactement de même des qualités humaines fondamentales. Nous avons tous, à des degrés divers, des capacités d’attention, d’intelligence émotionnelle, d’altruisme ou de force intérieure, mais ces capacités restent dormantes tant que nous les laissons telles quelles. Dès le moment où nous commençons à les cultiver, elles vont croître et finir par atteindre leur point optimal. Quelles que soient nos limites, nous avons tous une grande latitude de changement. Il ne tient qu’à nous de décider de nous lancer dans cette aventure et il serait évidemment dommage de négliger cette possibilité qui nous est offerte.
MR : Comment ?
Le discernement, la bonté, détermination et le courage, aussi bien sur la sagesse et l’acquisition d’une plus grande liberté intérieure par rapport aux poisons qui nous entravent – l’animosité, l’attachement, la confusion mentale, l’arrogance etc. Dans le monde de l’humanitaire, on voit bien que ce sont le plus souvent des imperfections humaines qui font dérailler les projets : les conflits d’ego, voire pire la corruption. La meilleure chose que l’on pourrait faire donc avant de fonder une O.N.G., serait de passer quelque temps à cultiver la bienveillance, la force d’âme et la détermination de se mettre au service d’autrui, sans rien attendre en retour dans le domaine des louanges, ou de toute autre forme de récompense.
CA : Se transformer, parvenir à trouver la sérénité, est un long chemin. Comment, à partir de votre expérience, comprenez-vous et conseillez-vous ceux que vous accompagnez sur ce chemin ?
L’important est de travailler à sa transformation : une fois de plus ne pas s’en remettre seulement au hasard, aux autres, à la providence ! Se donner de petits objectifs concrets très simples : si l’on vise plus d’altruisme, s’efforcer de sourire plus volontiers, de dispenser des messages de soutien et d’affection à ceux qui en ont besoin, de proposer son aide sans attendre qu’elle nous soit demandée; cela vaut pour nos proches comme pour des inconnus.
CA : Quel est le principal message que vous voudriez faire passer dans ce livre ?
Que nous devons tous travailler à devenir de meilleurs humains, que cela ne nous tombera pas du ciel, mais que c’est un travail accessible et passionnant. Que nous pouvons accéder à plus de bonheur authentique, à plus d’altruisme, à plus de discernement. Que nous pouvons tous nous mettre en marche sur le chemin de la sagesse, la petite, la discrète, la quotidienne, celle qui est à notre portée !
…
MR : Pour conclure, qu’est-ce qui vous paraît essentiel dans une vie d’être humain ?
Se transformer soi-même, pour mieux transformer le monde.
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La vie a certainement le sens que nous lui donnons, au-delà de cela, je crois même que nous ne sommes nulle part par hasard. Que faisons-nous de ce qui nous échoit, là est la bonne question, me semble-t’il.
Dans la vie, nous avons le choix d’évoluer, de stagner ou de régresser. Evoluer, c’est toujours développer le meilleur de soi-même et de le rayonner autour de soi, c’est mettre au service d’autrui nos talents, privilèges, notre temps et notre présence.