Je suis frappée de constater en consultation – qu’il s’agisse d’addiction, de dépression, phobie, ou bien encore de difficultés rencontrées dans le couple, les enfants, des collègues …., que la plupart des troubles et souffrances présentés par les patients, résultent d’une vision tronquée d’eux-mêmes et d’un refus absolu de la réalité.
Nous sommes sous influence…
L’éducation, les influences sociétales, amicales, familiales et professionnelles, nous poussent à nous éloigner de ce que nous ressentons et sommes vraiment, par peur de sortir du rang, être rejeté, et plus que toute autre chose, par peur phobique de ne pas être aimé. Et, nous en souffrons, terriblement. Pour compenser ce manque – très fréquent dans nos sociétés- très souvent nous « mendions » l’amour des autres, partout où nous pouvons en récolter quelques miettes. En procédant ainsi, attitude d’une grande banalité, nous ne nous sentons jamais aimés, et c’est normal. Il est impossible de se sentir accepter, aimer, valoriser ou reconnu par un autre, tant que nous ne nous aimons pas. Tout commence par soi-même. Pas de manière égotique ou narcissique, mais faire la démarche de commencer par accepter de s’aimer, tel nous sommes instant après instant, est absolument incontournable, pour ne pas demeurer dissociés et écartelés intérieurement, et ne plus en souffrir. Nous seuls créons les conditions de l’enfer dans lequel nous sommes enfermés.
Nous ne sommes pas des Merlin l’enchanteur:
Il ne s’agit pas de culpabiliser, nous n’avons pas appris à faire autrement et cela serait une immense perte d’énergie, mais d’accepter la personne que nous sommes, telle qu’elle se présente, instant après instant, CAR, c’est notre seule chance, de découvrir la paix intérieure, en toutes circonstances. Nous ne sommes pas des Merlin l’enchanteur. Cela ne signifie pas que nous ne rencontrons plus de problèmes, mais que notre regard sur ce que nous traversons change. Découvrir la douceur de l’acceptation, de la bienveillance envers soi-même, c’est être pleinement vivant, accompagner sans peur du futur les transformations, accueillir les mutations inhérentes à l’existence, et se laisser porter en confiance, par l’incroyable foisonnement de la vie. Y compris lorsque nous rencontrons des problèmes de travail comme c’est parfois le cas en ce moment, des difficultés dans nos couples et nos familles, ou que nous vieillissons, que nos corps et nos visages changent, car tout cela signifie que notre compréhension du monde se transforme en même temps pour nous conduire à expérimenter une tranquillité intérieure insoupçonnable, riche en solutions inattendues, dès lors que nous nous acceptons de surfer sur le changement. Le refuser, c’est refuser le réel, c’est une impasse.
« La vie vous donne amplement de temps pour faire ce que vous voulez si vous restez dans le moment présent. »
Deepak Chopra
Être simplement un vivant….
Personne n’a la main sur le vivant. Personne ne le possède. Le refuser c’est penser et croire que nous sommes capables de retenir l’océan entre les paumes de nos mains. Dès que nous cessons de nous identifier à nos peurs, à nos attentes, nous devenons un acteur au cœur de la vie, du mouvement. Aussi, donnez-vous les moyens de l’accompagner. Nourrissez-vous, imprégnez-vous, de sa vitalité, de sa puissance, de son incroyable créativité, car elle est aussi la vôtre. Cette approche, en vous permettant de canaliser, d’éduquer comme un enfant votre ego, et de ne plus dépendre de votre mental et de ses 1000 et une pensées narcissiques, vous permettra de vivre en liens bienveillants, paisibles, actifs, avec vos environnements ; et vous, vous éprouverez alors nourris et portés par eux, un être humain entier. En un mot : un vivant !
Pour terminer, une citation
…. de Krisnamurti : « L’image, c’est «vous». Ce «vous» a accumulé diverses impressions, diverses réactions au sujet de l’autre ; voilà de quoi est faite l’image que vous avez de lui, et qui vous sépare de lui. Cette division est source de conflit. Lorsque toute image est absente, vous pouvez observer l’autre avec une qualité d’attention totale, imprégnée d’amour, de compassion, et donc exempte de tout conflit. Voilà en quoi consiste l’observation sans observateur. »