Le Vesak, le mois du Bouddha

Pour les bouddhistes du monde entier, le mois de mai, appelé le Vésak célèbre la naissance, la vie et le parinirvâna du Bouddha Sâkyamuni.

Le Vésak est l’une des plus grandes fêtes du bouddhisme.

Nous en parlons avec M Odon Vallet, docteur en Droit et en Sciences des Religions, écrivain et enseignant à la Sorbonne

Extraits :  

OV : Le VESAK est d’origine indienne, c’est un mot qui vient du sanskrit « VaÏchaka » qui désigne le mois d’avril /mai, le mois des moissons, un petit peu comme chez nous, la Pentecôte était une fête des moissons canadiennes, VESAK était à l’origine la « Fête des Moissons » dans l’état de Penjab qui est le grenier à riz de l’Inde. Et puis, le Bouddhisme lui a donné une nouvelle signification, celle de la naissance, puis l’illumination de l’Éveil, la Boddhi, puis enfin l’extinction parfaite, le parinirvâna du Bouddha historique. On a souhaité progressivement les trois ensemble, peut-être pour économiser un peu les jours fériés, surtout dans les pays du Theravada ou Hinayana, le Petit Véhicule. Dans les pays du Grand Véhicule, on a souvent gardé deux fêtes distinctes, à huit jours d’intervalle. Mais on peut dire que dans tout le monde bouddhique, il y a cette fête qui est la plus grande fête liturgique.

C’est une fête très religieuse, a-t-elle tendance à devenir de plus en plus laïque comme par exemple la fête de Noël ?

OV :  Cela dépend, car certains pays comme le Sri Lanka, la Birmanie, la Thaïlande sont restés des pays extrêmement religieux, où les gens vivent en symbiose, en harmonie avec les monastères et les moines dont la signification religieuse est primordiale. Dans d’autres pays, dont ceux marqués par le communisme, où la religion a régressée, l’aspect laic l’a certainement emporté, mais les gens ont d’abord le sentiment que Vésak c’est d’abord une grande fête de la famille où les gens se retrouvent ensemble, les trois générations parfois et ils sont là pour faire la fête comme on dit. C’est quelque chose de spectaculaire, haut en couleurs, il y a des processions, parfois des processions d’éléphants, donc il y a vraiment un aspect festif.

Il existe plusieurs formes de bouddhisme. Peut-on parler d’une quatrième voie avec l’arrivée du bouddhisme en occident ? Va-t-il s’adapter à notre culture ?

Odon Vallet  –  Cela c’est la grande question. Comme l’on s’est toujours trompé en matière de futurologie des religions, je serai prudent. Les américains disent qu’il y a presque un quatrième véhicule, un nouveau véhicule qui va au fond adapter le bouddhisme à la culture occidentale. Les européens sont un petit peu plus réticent. Ils pensent qu’il faut sauvegarder les traditions culturelles du Bouddhisme, sans trop le modifier. Mais incontestablement le Bouddhisme est en train de s’acclimater à la civilisation occidentale et il en ressortira probablement modifier.

Pour compléter ce papier, je vous propose de découvrir cet entretien, le premier réalisé à la télévision française avec Sa Sainteté le 41ème Sakya Trizin. Rinpoché y parle notamment des enseignements donnés par le Bouddha.

Joyeux Vesak à toutes et tous.

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