Chers vous,
Lâcher-prise, c’est ne RIEN retenir de ses croyances, concepts, certitudes, peurs, culpabilité, émotions, pensées, souvenirs…
Lâcher-prise c’est ne rien retenir en soi, dans son esprit, dans son corps, de ce qui nous caractérise habituellement et qui nous définit à nos yeux et à ceux des autres dans le monde ordinaire des apparences.
Lâcher-prise c’est se retrouver symboliquement nu comme un bébé qui naît.
Il n’est pas possible de choisir ce que l’on veut bien accepter de lâcher ,ou pas, quand on lâche-prise. Soit nous le faisons, soit nous restons figés dans notre identité. Il n’y a pas d’autre alternative. C’est pourquoi le LP est décrit comme une libération totale des peurs, des émotions conflictuelles, etc, par ceux, très rares en réalité, qui en ont fait l’expérience.
A partir de quoi s’opère le LP ? A partir de l’Esprit sage, lumineux et non à partir de l’ego ou du mental confus….. Tout est et provient de l’Esprit, y compris le mental mais comme le dit le Dalaï Lama: « Notre esprit ressemble à un singe agité emprisonné dans une maison vide. A cause de lui, nous voyons le monde de manière parcellaire. Nous passons d’une perception à l’autre sans prendre le temps de nous questionner, d’analyser les sensations éprouvées. Nous agissons sans anticiper les conséquences que nos émotions génèrent. »L’esprit, sa nature, ses modalités, sont au cœur de la méditation. Quand nous méditons, nous explorons et expérimentons ses différents aspects. Nous apprenons à les percevoir, à les ressentir, à les éprouver, à les canaliser. Etape par étape, nous travaillons à les rendre libre des émotions et des raisonnements négatifs qui les maintiennent dans la confusion, et nous, dans la souffrance. La nature de l’esprit est sagesse, connaissance, joie, amour, bienveillante mais lorsque nous n’en percevons que le mental confus, celui-ci devient pour nous, un ennemi redoutable, agité. Tout dépend de la manière dont on le questionne. L’accompagner s’apprend.
Qu’est-ce que l’esprit ? L’esprit sage, éveillé, est lucide, intuitif, clair, lumineux, spacieux, connaissant. Ce continuum unifié de la conscience, échappe à notre appréhension directe. La conscience ordinaire est le pont qui conduit vers lui. Ces deux aspects sont complémentaires, interdépendants, inséparables, l’expression l’un de l’autre. C’est pourquoi, de nombreuses pratiques méditatives permettent au méditant d’aller de l’esprit duel ordinaire, à l’esprit unifié. Et, de découvrir, au-delà des conventions et des habitudes mentales, ce qu’est la réalité. Ce mouvement qui conduit au « réveil intérieur » est très proche de ce qui se passe quand nous émergeons d’un rêve. Ce que nous ressentons pendant notre sommeil, nous semble vrai. Si c’est un cauchemar, on a peur. Si c’est agréable, on sourit, on éprouve une grande joie. Il arrive même parfois que nous percevions, certaines sensations heureuses ou certaines terreurs jusque dans notre corps. Pourtant, nos sens nous trompent, tout est créé par l’esprit. Alors, où se situe la vérité ? Dans le rêve ? Dans le monde ordinaire ? Ailleurs ? Tout est conditionné par le mental. Nous le subissons. Nous en souffrons. Nous tentons d’y échapper. En vain. Le jour viendra pourtant où nous devrons lâcher-prise vis-à-vis de nos espoirs et de nos peurs. Mais, en attendant, inconscients des deuils à venir, négligeant le fait que nous sommes mortels, nous nous laissons emporter par mille et une activités du quotidien qui renforcent notre esprit duel et confus. La méditation permet d’en finir avec ces mécanismes en nous aidant à développer la conscience, l’attention et la vigilance qui nous aident à prendre acte, courageusement, que nous demeurons dans la souffrance à cause des émotions générées à partir de nos croyances. La méditation permet de développer cette approche directe de la réalité en utilisant les situations, circonstances, heureuses ou tristes, que nous rencontrons dans nos quotidiens et en suivant ce conseil du Bouddha Sakyamuni : « ne croyez rien que vous n’ayez vous-mêmes expérimenté ».
Comment ça marche ?
1/ Tout d’abord en étant méthodique. Vous l’aurez compris, dérouler et démonter le ressort intérieur de nos pulsions, de notre conscience, du mental, suppose d’être logique et pragmatique. C’est ce qu’enseigne le Bouddha quand il dit: « Ainsi que l’orfèvre raffine le métal brut, d’instant en instant, le sage se purifie des impuretés nées notamment de ses sens et des causes qui les engendrent». De plus, « tous les actes naissant de causes et de conditions », comme le souligne le grand maître indien, Gampopa, cela signifie que nous devons apprendre à voir, comment fonctionne cette loi de causes à effets dans nos vies de tous les jours, et comment elle se matérialise par le biais de la pensée, des cinq sens et des facteurs mentaux qui nous agitent et nous agissent, en permanence.
2/ En étant de plus en plus conscient. Mais, conscient de quoi ?
C’est la conscience qui fait le lien entre le monde subtil de l’esprit et le monde manifesté de la matière. Elle est le pont grâce auquel, à partir des perceptions des sens par exemple, vous découvrez ce qu’est votre nature fondamentale, votre esprit libre, unifié, clair, serein. Cet espace intérieur, unique, où vous pouvez être vous-mêmes de manière stable et inconditionnelle. Elle vous aide aussi à prendre conscience « des troubles » de votre mental, des pensée qu’il produit avec leurs cortèges d’émotions, de paroles, de sensations, d’actions… et, des souffrances qui en découlent. En clair, la pensée créant les manifestations que nous expérimentons, nous devons nous appuyer sur ses expressions pour entreprendre le travail de connaissance de soi, qui est le cœur de la méditation, et pour pouvoir remonter, progressivement, de state en strate, à sa source: l’esprit paisible, non duel.
L’esprit, la conscience et le mental: Il importe plus de pratiquer la méditation en se confrontant à la réalité de l’existence et aux épreuves qu’elle engendre, expériences qui disent si précisément et si terriblement où nous en sommes de notre évolution, que de s’épuiser à essayer d’absorber, une foule d’informations difficiles à digérer, par manque de temps. Alors, méditons, pratiquons, mettons concrètement les mains dans le cambouis de notre ego et, extrayons-en la perle qu’est notre esprit unifié.
La pensée : l’émanation de l’esprit : Mais, comment accéder à notre esprit, cette tendre et sereine partie de nous-mêmes, occultée depuis si longtemps à cause des pensées, des émotions, des perceptions, des sensations, des chimères, qui le parasitent? Toujours et encore, grâce à la méditation qui étudie, étape par étape, la pensée, qui détermine nos émotions, comportements et réactions. Un exercice pour accueillir vos pensées en visualisant, à l’intérieur de votre corps, les principaux canaux d’énergies :
Au milieu, le canal central. De la largeur d’une tige de blé, de couleur bleu lumineuse, il commence entre les sourcils, puis se dirige vers l’arrière, sous le crâne, et descend devant la colonne vertébrale jusqu’au centre vital du ventre, le hara, situé quatre doigts sous le nombril.
De part et d’autre se trouvent deux autres canaux de même épaisseur. Ils partent des narines, passent ensuite au-dessus du crâne, puis le long de la colonne vertébrale jusqu’au nombril. Le canal droit est rouge; et le canal gauche, blanc.
Les trois canaux, souples, vides, transparents, et se rejoignent sous le nombril.
Expirez longuement par le nez sans faire de bruit. Inspirez, de même. Recommencez.
Puis, fermez la narine droite avec le majeur et inspirez par la gauche en visualisant que vous absorbez une magnifique lumière blanche, très vivifiante. L’air et la lumière pénètrent en même temps dans le canal gauche, blanc, jusqu’au nombril. En expirant, accueillez toutes les pensées douloureuses qui vous encombrent, puis accompagnez-les avec bienveillance, en les visualisant dans le canal sous la forme d’une fumée noire.
Fermez maintenant la narine gauche. Inspirez par la droite en visualisant une lumière blanche qui rejoint le nombril. Puis, en expirant, faites de même que précédemment.
Enfin, sans fermer les narines, en inspirant, visualisez une lumière blanche, joyeuse, amicale, apaisante, qui pénètre en même temps par les deux canaux parallèles à la colonne vertébrale. Elle rejoint le nombril où elle passe dans le canal central et se faisant vous aide à accueillir sans les juger, vos pensées liées à l’ignorance, à la méconnaissance….
Répétez cela trois fois de suite.
Quand vous avez terminé, demeurez ainsi quelques minutes dans la paix intérieure qui résulte de cet exercice.
C’est à vous. Belle route.