«… ce fut comme si je voyais soudain la beauté secrète de leurs cœurs, l’essence de leur réalité, l’être que chacun d’eux est aux yeux du divin. Si seulement, ils pouvaient tous se voir ainsi. Si seulement nous pouvions tout le temps nous voir ainsi les uns les autres. Il n’y aurait alors plus de haine, plus de guerre… et sans doute, nous jetterions–nous au sol pour nous vénérer mutuellement. »
Thomas Merton
l’expérience de la tendresse et de l’amour de soi autorise à s’ouvrir sans jugement aux autres, et à ce qui advient. Elle est LA condition grâce à laquelle nous ne demeurons pas des handicapés des sentiments.
La plupart d’entre vous savent pourtant qu’éprouver de la tendresse pour soi-même n’est pas facile. Dans nos sociétés, beaucoup de personnes en sont incapables car elles ne s’aiment pas, ne se font pas confiance, ne croient pas en leur capacité à être positives, constructives, bonnes et généreuses. Elles se sentent perdues, limitées. Elles sont en souffrance, notamment à cause de l’éducation reçue qui les empêche de reconnaître leur droit au bonheur. Au cours des siècles, certaines interprétations mal comprises d’une partie des dogmes des traditions judéo-chrétiennes ont conduit un grand nombre d’individus à nier leurs besoins affectifs fondamentaux, sous prétexte notamment de purifier certains de leurs mauvais penchants. Les religions ont souvent été mal interprétées. C’est le cas par exemple de la religion chrétienne, où réaliser le bonheur sur terre semble parfois une gageure alors que l’un des enseignements du Christ est : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse. ». Je ne crois pas qu’une religion qui prône ainsi l’Amour de l’autre puisse oublier les besoins fondamentaux de la personne. Recevoir de la tendresse, de l’affection est l’un de ceux-là. Pour moi, éprouver de la tendresse pour les autres et soi-même passe par la pleine compréhension de la portée de cette parole du Christ. L’expérience apprend que des actes blessants pour autrui le sont également pour soi-même ; et que si on s’autorise à être tendre envers soi-même, on fait de même envers les autres.
Exercice :
S’aimer, ressentir de la tendresse pour soi-même, s’apprend. Inutile de culpabiliser cependant si vous n’y parvenez pas rapidement, ce type de performance aussi soudaine que miraculeuse n’a pas cours chez les humains. Plusieurs étapes sont nécessaires pour y parvenir. Commencez par suivre ce que dit le Dalaï Lama : « Soyez des égoïstes intelligents. » Ce qui signifie : faites-vous du bien en rendant les autres heureux, car votre existence en sera bouleversée de manière positive. Aussi, commencez l’apprentissage de la douceur envers vous-même en générant des situations où l’autre, les autres, auront envie de vous faire plaisir car vous aurez eu une attitude agréable envers eux. Puis, apprenez à vous faire du bien en sélectionnant des activités qui vous comblent et vous rendent heureux. Ce qui signifie que vous devez décider de prendre du temps pour vous. Vous avez le droit de vous faire plaisir. C’est même recommandé si vous souhaitez atteindre la sérénité. Les choix sont infinis et dépendent de chacun. Alors, listez ce que vous avez profondément envie de faire depuis longtemps et que vous remettez sans arrêt à plus tard pour de multiples fausses bonnes raisons. Et faites-vous des louanges et gratifiez-vous quand vous réussissez à changer et à appliquer ce que vous avez décidé. De plus, si cela vous semble important, vous pouvez également rattraper les compliments dont vous avez manqué étant enfant. Imaginez ceux que vous auriez aimé recevoir de la part de vos parents et de vos éducateurs et allez-y, faites-vous ces éloges mérités, à voix haute ou pas. Votre esprit n’appartient pas au temps, alors complimentez-vous et savourez comme c’est bon. En procédant ainsi, vous goûterez à la détente intérieure que procure le fait de se faire tendrement du bien.
Soyez heureux
Et faites en profiter les autres…..