On ne dit pas adieu à ceux que nous aimons. Nous leur disons au revoir. Ils nous accompagnent autrement. Je vais donc parler au présent d’Hubert.
Je vais donc parler au présent d’Hubert.Je connais Hubert depuis presque 40 ans. Jeune journaliste, je l’avais accompagné jusqu’à Saclay où il donnait un cours. Nous avions pris un train de banlieue. Un voyage simple, sans chichi, où il avait mis à l’aise la reporter timide que j’étais alors. C’était l’une de nos 1res rencontres. Nos contacts épisodiques ont ensuite dessiné dans ma ligne de vie, de précieux points de repère. J’ai beaucoup appris à son contact. Humble, joyeux, à la connaissance immense, et à l’engagement sans faille dans sa défense de la planète, il ne comptait jamais son temps pour dire la beauté et la grandeur du monde et pour nous alerter et nous responsabiliser sur l’urgence d’agir pour sauvegarder notamment la biodiversité. Les honneurs, les récompenses, la notoriété ne l’ont jamais changé. Il était un humain singulier, unique, rare. Il disait « nous sommes poussières d’étoiles et nous retournerons aux étoiles ». Alors, regardez bien le ciel. Une nouvelle étoile y brille désormais. Et écoutez son étoile rire. Le Petit Prince ( Antoine de St Exupéry) avait raison : « Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j’habiterai dans l’une d’elles, puisque je rirai dans l’une d’elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire !…. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça, pour le plaisir… Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras : “Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire !”
Partage d’un article écrit sur Hubert Reeves pour l’association écosophia
Il est des temps de l’existence où nous savons intuitivement et d’emblée que nous vivons un moment privilégié dont nous garderons, à jamais, l’empreinte. Les rencontres particulières qui s’y inscrivent nous changent en profondeur et participent à écrire notre histoire de façon singulière. Ces échanges, rares, impulsent en nous un nouvel élan. Une étincelle de conscience en jaillit. La connaissance qui en découle participe à modifier la place que nous choisissons d’occuper dans le monde.
Cette étincelle, ce fut Hubert Reeves qui la fit jaillir avec brio lors de la soirée du 25 mai 2007 organisée par l’association écosophia et par ses deux fondateurs : Farida Leroy et Michel Cazenave. Tous deux mettent leurs talents, leur savoir et leur savoir-faire au service de la connaissance et de l’humain. Ainsi qu’une détermination sans faille à vouloir rendre ce monde plus lumineux. La conférence de la soirée y participa. Écouter Hubert Reeves est toujours en effet une leçon d’humanité et d’humilité. Immense par les connaissances qu’il possède, par son engagement au service de l’homme, de la planète et de l’univers …, ce troubadour des astres sait expliquer la complexité du monde et du chaos qui le bouleverse avec la simplicité et l’efficacité des grands sages. Il donne à chacun le sentiment de comprendre, facilement, ce qu’il expose. Les mots, les chiffres, les bilans mis en avant ouvrent petit à petit, délicatement, les portes de la conscience de ceux qui l’écoutent. Comment dès lors que les choses sont dites, sues, et comprises ne pas souhaiter agir, changer, participer à une évolution différente du monde ? Comment tout simplement ne pas avoir envie de devenir plus responsable ? À des gestes réduits, presque comptés, Hubert Reeves réussit le tour de force de mobiliser son auditoire et cela notamment lorsqu’il conclut en disant en substance : « que ce qui différencie l’homme des autres espèces est sa capacité à créer (science, art) et à éprouver de la compassion. »
La compassion dont le bouddhisme nous rappelle qu’elle est la capacité à nous transformer et à changer le monde. La compassion, cet élan du cœur qui permet à tout être de devenir pleinement humain, responsable, généreux, aimant. La compassion qui permet de donner du sens à l’existence en nous faisant comprendre que nous ne sommes vivants, que parce que, nous existons en interdépendance avec les autres et le monde qui nous entoure. L’interdépendance exprimée par Hubert Reeves en ces termes : « nous sommes des poussières d’étoiles qui retourneront aux étoiles ».
Nous sommes responsables les uns des autres, de la vie qui nous environne, du futur de cette planète pour nos enfants …… La vie est un cadeau, préservons-le ! L’espace écosophia nous invite à prendre conscience de cela et à participer à cette aventure de l’humain « situé à une place privilégiée entre la terre qui le porte et le ciel qui le couvre » comme l’enseigne la sagesse millénaire de l’Asie.
Comm d’habitude, un article brillant avec des mots précis et toujours cet amour de l’autre . Bonne journée Catherine. 🩵🙏
merci Chritian, j’espère que tu vas bien. je suis en train de refaire le site, et je regarde à l’instant les messages. belle journée. dans la paix pour soi et le monde
. cath