Bonjour,
Je suis frappée par le nombre de personnes qui me demandent, en ce moment, de les conseiller pour les aider à mieux comprendre et à mieux accompagner leurs proches vieillissants, par le grand nombre de soignants qui se trouvent également démunis pour guider les personnes âgées dont ils s’occupent ainsi que leur entourage.
Dans nos civilisations, la mort fait peur puisque rares ceux sont ceux qui s’y préparent mais la vieillesse encore plus. De Gaulle disait d’elle « qu’elle est un naufrage » car pour cet homme d’action et de pouvoir, en réduisant nos capacités, elle anéantissait toute possibilité de faire. En Asie, en revanche, elle est préparation consciente à la mort, et c’est non pas plus réjouissant mais plus serein de l’envisager dans cette perspective.
Le bouddhisme ne propose pas une vision de la vie « peace and love » mais pragmatique et réaliste. Ses méthodes, ses enseignements philosophiques visent à entraîner l’esprit à ne plus subir le joug des émotions négatives et à découvrir qui nous sommes réellement quand nous n’avons plus peur de vivre et des circonstances.
C’est vrai, je suis enracinée depuis plusieurs dizaines d’années maintenant dans le bouddhisme. Chacune de mes pensées, de mes émotions et chaque souffle qui m’anime, sont marqués par son empreinte. Mais pas seulement. Née en Occident, le baptême m’a inscrite dans la religion catholique, et ma quête incessante de Sens m’a conduite depuis l’enfance, à découvrir, à étudier et à communier avec les autres religions et spiritualités du monde, allant parfois jusqu’à en pratiquer certaines afin de m’en imprégner au plus près. Au cours de ces années, je me suis connectée et confrontée à ce que les humains ont viscéralement en commun : la peur de la souffrance, de la vieillesse et de la mort et à leurs tentatives souvent vaines et désespérées d’y échapper. J’ai ainsi peu à peu découvert qu’au-delà des distinctions manifestées par les religions, toutes mettaient en évidence, qu’il existe au cœur de chaque être, un espace nu, un centre absolu de vérité où aucune réalité, peur, attente, espoir, ne peuvent-être masqués. Un point lumineux où la vie et la mort ne sont qu’une. C’est dans cet endroit unique où il est impossible de tricher avec soi-même que je me suis enfin sentie reliée aux autres et à l’existence. Humaine et « libre ». Pour moi, la liberté fondamentale de l’être humain est là, dans cette confrontation lucide, voulue, acceptée, familière, sans pathos, neutre même en un sens, avec la souffrance, la vieillesse et la mort et donc avec soi-même.
Mais comment peut-on, chacun de nous, se préparer à cette confrontation ?
Comment aider les personnes dont les proches sont vieillissants à faire, lucidement, paisiblement, ces passages ?
Comment vous aider, vous soignants, à accompagner la désespérance des patients en fin de vie ?
Toutes ces questions vous me les posez régulièrement ?
Pour y répondre de manière plus globale, j’ai besoin de vous. De vos questions, de vos doutes, de vos réponses aussi.
Si ce sujet vous intéresse, adressez-moi vos questions, remarques, constats et je ferai le maximum pour y répondre à la rentrée.
Merci d’avance
Bel été à ceux qui partent
Ce n’est en effet pas évident d’accompagner les parents vieillissants, même en résidence médicalisée et avec dans le même temps des enfants attentifs, cela reste une étape difficile, chacun a son histoire et ses mémoires, ses angoisses, ses croyances… Nous avons rallongé l’espérance de vie, rarement la qualité de vie et « Dieu sait » si beaucoup est fait pour le mieux!… Les personnes âgées ont surtout besoin, au-delà des soin du corps, de présence et d’affection et tout le monde manque de temps…J’espère que les thérapies quantiques pourront apporter des solutions au plus tôt afin que dans les homes et résidences médicalisées au personnel qualifié et souvent attentionné autant qu’il peut,on ajoute un plus pour le bien-être des personnes devenues impuissantes à gérer leur vie…pour certains c’est en effet « un naufrage » lucide…
Mon père est décédé au mois de février, ma mère fête ses 88 ans ce 8 juillet, des problèmes de mémoires immédiates, elle désire encore être utile,
la lucidité ne l’a pas quitté pour autant…
Bien amicales pensées,
Dominique