méditer et vivre: suite de la rencontre avec Sharon Salzberg

C’est quoi méditer ?

Vous savez respirer, vous savez méditer. Le simple fait de se concentrer sur la respiration, en inspirant et en expirant, a changé ma vie. Cela  n’a rien d’exotique. L’attention consciente, volontaire, portée à son souffle donne l’occasion de se connecter à ce que l’on vit dans l’instant de manière pleine et nouvelle. On apprend, peu à peu, à regarder au fond de soi, avec sincérité, sans tricher. On comprend, qu’en réalité, rien ne nous oblige à nous identifier à l’enfant que l’on a été ; aux idées préconçues que l’on a sur soi ; aux enfermements et peurs qui sont les nôtres ; et cela nous libère de nos conditionnements passés. Il s’agit donc d’aiguiser son attention afin de devenir plus conscient de ce qui se passe en soi et autour de soi, dans l’ici et maintenant, et choisir d’y réagir ou pas. L’attention que l’on développe, fixe notre degré d’intimité avec nos expériences et détermine notre sentiment de connexion avec la vie, avec les autres et avec le reste du monde. La qualité de notre existence dépend donc du degré de conscience que nous portons aux choses. La méditation nous l’apprend ; et à accepter toutes nos expériences. En étant moins dispersés, nous nous relions à chaque aspect de nous-mêmes. C’est une approche complètement différente de celle que nous avons quand nous agissons de manière automatique, comme c’est le cas très souvent, pour une majorité d’entre nous.

 
Que devient notre relation à la souffrance en pratiquant ainsi ?La souffrance fait partie de la vie. Mais, en général, on n’en parle pas, et c’est une grande frustration. Pouvoir dire sa souffrance est important. Un immense soulagement. Cette première étape autorise à faire, ensuite, quelque chose de sa souffrance. A ne plus la subir. C’est aussi, ça, la méditation. Méditer ne consiste pas à tuer ou à maîtriser l’égo comme beaucoup l’affirment mais à apprendre, à le regarder, à l’accepter, à le transformer, avec tendresse, affection, amour, compassion. La méditation réveille symboliquement ceux qui la pratiquent en les autorisant à entrer, en contact avec leur souffrance, leur honte, leur peur, et avec toutes leurs expériences, bonnes, neutres, ou mauvaises. Ce savoir-faire est accessible à tout un chacun. Certains disent échouer quand ils s’y essayent. Mais, en parlant avec eux, je me rends compte que la plupart sont pleins d’idées fausses sur la méditation. Ilscroient par exemple qu’en pratiquant deux ou trois fois, leur vie va devenir rose, en un claquement de doigt. Cela ne peut pas marcher. Il n’y a pas de dogme à suivre, de croyance à avoir. Je pratique la méditation pour habiter, pleinement, ce que je suis. Tout ce que je suis. Et, cela commence par accepter qu’une vie d’être humain soit émaillée de souffrances, de plaisirs et de moments neutres.
Quels sont les bénéfices apportés par la méditation ?
Ils sont nombreux. La méditation révèle nos potentiels. Elle installe une relation exigeante, à soi et à ce qui est. Tous les types de méditation renforcent et canalisent l’attention en cultivant 3 qualités essentielles, la concentration, la pleine conscience et l’amour bienveillant. La concentration nous recharge en énergie. La pleine conscience aiguise notre attention et crée ainsi, une connexion directe et totale à tout ce qu’apporte l’existence. Et, la bienveillance transforme notre relation à nous-mêmes et aux autres.  Apprivoiser son esprit, en exprimer les mille et une nuances, et s’éduquer à en jouer en fonction des circonstances, est un apprentissage qui implique de s’y entraîner des heures durant. Se transformer, demande du temps, et de savoir faire preuve de patience.  Je voulais en témoigner dans ce livre, de manière authentique, responsable et honnête, sans langue de bois, pour que chaque lecteur puisse décider, en toute connaissance, s’il souhaite s’engager sur cette voie unique pour lui, et suivre le programme sur quatre semaines que je propose.   
Pour conclure, pour ceux qui douteraient encore de son efficacité, qu’en disent les scientifiques ? Le gouvernement américain fait partie des institutions qui pensent que la méditation est un champ de recherche essentiel qui conditionnera bien des découvertes à venir sur le fonctionnement de l’être humain. Au cours de ces dix dernières années, les études sponsorisées par ce qui pourrait être l’équivalent de votre ministère de la santé est passé de sept en 2000 à 47 en 2010. Elles portent notamment sur la réduction du  stress du personnel soignant dans des services d’oncologie par exemple ; sur l’amélioration des potentiels intellectuels des enfants grâce à la concentration ; sur les syndromes de stress post-traumatiques des soldats ; sur l’accompagnement des personnes en soins palliatifs ; sur la manière de réduire la violence dans les prisons. Et, tant d’autres choses. Les études menées sur ce sujet ont par exemple mise en évidence, la neuro-plasticité du cerveau ; le fonctionnement des neurones-miroirs qui explique en partie l’empathie entre deux personnes ; l’amélioration des réponses immunitaires chez les pratiquants …. . Je détaille tout cela dans mon liv
re.
Mais, au-delà de ces recherches, fondamentales, pour conclure, j’insisterai sur un point : quels que soient leurs résultats, et les bienfaits obtenus grâce à la méditation, il ne sert à rien de les admirer. Si vous voulez en profitez, vous n’avez d’autre choix que de pratiquer et de vous y exercer.
 

SOYEZ HEUREUX ET SEREIN ET FAITES EN PROFITER LES AUTRES

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